Plusieurs modèles fondés sur des données biologiques et archéologiques questionnent les relations entre les sociétés de chasseurs-cueilleurs au cours du Paléolithique et leur devenir lors des premières incursions de communautés agro-pastorales au cours de la néolithisation. Si certains auteurs mettent l’accent sur un déterminisme démographique pour expliquer les changements culturels, d’autres envisagent les interactions sociales entre groupes et individus comme principal moteur de l’évolution. S. Rigaud tente d’appréhender ces mécanismes de manière globale, à partir des vestiges de la culture matérielle des groupes et en particuliers les objets de parure. Sa recherche repose sur des développements méthodologiques permettant d’explorer le rôle des réseaux de circulations et des échanges inter-individuels dans la construction de la géographie culturelle de l’Eurasie et la diversification des identités individuelles.

L’idée de retrouver, voire d’identifier, les modalités de la néolithisation par le biais de l’évolution des parures est un challenge difficile, mais passionnant.

S. Rigaud semble apporter une  dimension humaine, à l’opposé  de ceux qui considèrent que déplacements et évolution sont avant tout des phénomènes négatifs, contraints par des pressions humaines ou environnementales.