Publication récente

Villégiatures singulières en terres méridionales

Un livre de Alain BEYNEIX

ISBN : 978-2-38519-184-9, donc dans toutes les bonnes librairies.

Que trouver dans ce livre

Ou ne pas y rechercher

22 courtes notices

Elles réfèrent à 22 personnalités très diverses.

À première vue, un livre qui traite des vacances de Claude Debussy en Gironde ou de Françoise Sagan à Cajarc. Et d’autres personnalités plus célèbres, comme F. Mitterrand. Et d’autres moins célèbres, retenues peut-être parce que l’auteur les connaît un peu plus.

D’importantes recherches documentaires, un peu tout azimut.

Le choix d’une édition en « noir et blanc » … imposé car la plupart des illustrations datent du « temps du noir et blanc » ?

Une écriture fluide, qui ne s’empêtre pas dans d’interminables phrases. Tout se lit très facilement.

Pas de recherche pointue, pas de justifications complexes des données présentées et des assertions émises. On n’est pas dans un travail d’historien.

À première vue : quel lien avec la Préhistoire dans notre sud-ouest … hormis le nom de l’auteur qui longtemps collabora avec Préhistoire du Sud-Ouest ?

Ce lien a 3 noms : Otto Hauser, Saint-Just Péquart, André Breton.

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3 petites histoires autour de la Préhistoire.

Villégiatures, certes.

Mais celles retenues pour la Préhistoire sont imprégnées d’un petit parfum de scandale. Sont-elles ainsi en dissonance avec les 19 autres ?

L’auteur fait le choix de l’événement exceptionnel. Ces 3 villégiatures qui concernent la préhistoire ont mal tourné.

Il rappelle des faits … des anecdotes … que certains ne connaissent pas.

Elles rappellent que certaines facettes grises, parfois vraiment noires, de bien des êtres humains affectent aussi ceux qui œuvrent autour de la Préhistoire.

Il n’approfondit pas le sujet ; d’autres l’ont déjà fait. Il donne simplement quelques faits, quelques images.

Et surtout A. Beyneix soulève chaque fois des questions de fond. Il ne fait que les effleurer, n’esquisse pas de réponse. Et bien qu’en filigrane, elles apparaissent clairement.

Cela révèle-t-il chez l’auteur un certain recul associé à une prise de hauteur ?

Otto Hauser

en villégiature

aux Eyzies-de-Tayac

Juste après 1900, O. Hauser s’investit aux Eyzies.

Il est intéressé par l’argent … c’est peut-être sa seule motivation.

Il a des moyens financiers. Il a une voiture quand les autres sont à pied ou à cheval. Il ouvre un hôtel. Il dispose de réseaux commerciaux vers l’étranger.

Il fait au grand jour, et tente de faire à grande échelle ce que d’autres, préhistoriens et habitants du lieu, font discrètement : autorisations de fouille payantes, vente de matériel archéologique.

Il est étranger. Pire encore : allemand … enfin presque : suisse de langue allemande. L’Alsace-Lorraine est occupée, la guerre et la chasse au boche arrivent.

Mis au pilori, et offert en pâture aux braves gens, préhistoriens ou pas, qui le jalousaient, O. Hauser quittera les Eyzies en 1912.
 

Et après son départ, quasiment sa fuite, il sera 80 ans durant accusé d’être responsable du découpage de la sculpture de l’abri du Poisson. Les préhistoriens B. et G. Delluc, et R. White, l’ont lavé de cette accusation.

Mais où donc se nicherait le mal ? Ou est la vraie honte ? Sur qui jeter l’opprobre ? Sur l’homme d’affaires sans scrupules ? Sur la meute et les rumeurs qu’elle colporte ? 

O. Hauser et le « squelette à vendre » de Combe Capelle.

Comme l’indique A. Beyneix, le cas « Hauser » pourrait être à l’origine de la 1ère réglementation visant à freiner la vente à l’étranger de collections archéologiques françaises.

Saint-Just Péquart

en villégiature

au Mas d’Azil

En 1940, dès le début de l’occupation, S.-J. Péquart, préhistorien reconnu, surtout pour la grande qualité de ses fouilles à Hoëdic (Morbihan), vient s’installer au Mas d’Azil dans l’attente de jours meilleurs.

Là, sous l’influence d’une maîtresse épouse aux dires des gens du cru, il adhère à la milice, en devient un responsable, puis il  est jugé et fusillé à la libération.

On apprend qu’il était viscéralement antisémite et primairement anticommuniste, et ce bien avant la guerre et sa venue au Mas d’Azil.

En fouille au Mas d’Azil, dans la Galerie des Silex dé-baptisée du nom de Galerie Péquart.

André Breton

en villégiature

dans le Lot

En 1952, A. Breton, écrivain connu, détruit volontairement de son doigt une peinture préhistorique de la grotte du Pech Merle, puis fait le coup-de-poing avec le député du Lot, maire de Cabrerets, et exploitant (par son épouse) de la grotte.

À la barre du tribunal de Cahors, A. Breton justifie la destruction d’une peinture paléolithique. Pas d’amende honorable après son geste. Juste l’ego surdimensionné de « pape du surréalisme ».

Pourquoi des gens comme Raymond Queneau, André Malraux, Albert Camus, François Mauriac, Gaston Bachelard, se sont-ils voilé la face en prenant la défense publique de A. Breton ? Pourquoi ont-ils ainsi indirectement avalisé la destruction d’œuvres d’art majeures de l’histoire de l’humanité, et reconnues comme telles par bien des acteurs de la mouvance surréaliste ?

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Villégiatures : soit.

Mais elles s’avèrent bien contrariées. Et elles se sont conclues par l’ostracisme, la mort, et la condamnation au tribunal.

Rédaction Y. Le Guillou

L’association « Préhistoire du Sud-Ouest » est entièrement
indépendante de la Mairie de Cabrerets. Nous remercions la commune, ses
élus, et la direction du centre du Pech Merle de leur soutien sans
faille.