Geneviève Pinçon, directrice du centre national de Préhistoire (CNP), membre de l’UMR TRACES
On ne peut séparer le site du Roc-aux-Sorciers (Vienne) de celui de la Marche (Vienne). Ces deux sites sont indissociables par leur contexte archéologique contemporain et similaire et par la nature du mobilier archéologique qu’ils ont livré traduisant deux lieux de vie.
Au regard des autres sites de la même période, le premier indice qui les classe à part, c’est la pointe de sagaie dite de Lussac-Angles. D’autres objets caractéristiques comme les incisives de chevaux gravées ou les parures en ivoire, les plaquettes gravées de la Marche, l’art pariétal du Roc-aux-Sorciers, le choix de représenter les humains, viennent conforter de façon assez écrasante l’identité de ce groupe, nous laissant ainsi une empreinte de leurs audaces.
La chronologie relative que nous offre l’analyse des expressions graphiques est bien illustré au Roc-aux-Sorciers. Ce site affiche un art dans le paysage, repérable de loin, illustrant sa place fondamentale dans le territoire culturel magdalénien.
Cette société magdalénienne dite de Lussac-Angles a été en capacité de créer un système porteur de valeurs partagées dont le vecteur, l’art, nous parle encore aujourd’hui.
