Le Massif des Arbailles
se situe dans le pays Basque, à la limite entre les Pyrénées et la chaîne
cantabrique. L’extrémité orientale du massif présente une concentration de
cavités fréquentées ou occupées au Paléolithique par des chasseurs-cueilleurs.
Sur les 6 cavités recensées, 3 sont ornées. Ces grottes n’ont jamais fait
l’objet de publications détaillées ou de monographies exhaustives, ce qui ne
permettait pas de les évaluer à leur juste valeur, d’un point de vue régional
comme général.
Cet ouvrage rend compte des travaux qui y ont été réalisés de 2007 à 2010 par
une équipe pluridisciplinaire dans le cadre d’un programme de recherches
international.
Ces travaux portent sur
l’étude aussi complète que possible des cavités ornées : topographie,
restitution topographique, prospection systématique, documentation archéométrique
et catalogage des entités graphiques, documentation topographique et graphique,
restitution graphique des manifestations
pariétales en traitement digital, analyse des pigments, fouille archéologique
le cas échéant.
La grotte d’Etxzeberri
possède un ensemble orné situé dans la partie terminale de la cavité. On
dénombre une cinquantaine de points, taches et/ou lignes, et une vingtaine de
figures animales regroupées en deux secteurs majeurs.
La Salle des peintures, présente une frise de chevaux en paroi droite, un
bouquetin, deux chevaux et un bison en paroi gauche, des signes à l’entrée et à
la sortie de la salle. A la suite de cette première salle, un cheval noir est
visible sur une corniche dans la Salle du gouffre. La Fissure ornée, recèle une
autre frise : des chevaux, un bison et des traits rouges, tous dans un mauvais
état de conservation. Enfin, au fond de la grotte, une autre corniche élevée
livre des traits gravés dans l’argile, au sol.
Les thématiques animales illustrées à Etxeberri, (cheval majoritaire, bison,
bouquetin), correspondent bien à celles du contexte magdalénien de la bande
Cantabres/Pyrénées.
Des radiodatations
effectuées sur matériel archéologique issu des fouilles pratiquées sous un
panneau confirment cette attribution.
Les deux autres cavités ornées présentent un dispositif pariétal plus
restreint.
La grotte de Sinhikole, ne présente qu’un seul secteur orné au fond de la
cavité, comportant 6 figures identifiées dont 4 animales (2 bisons, 1 cheval, 1
indéterminable), qu’on peut attribuer au Magdalénien.
Dans la partie terminale
de la grotte de Sasiziloaga se trouvent 2 panneaux peints juxtaposés, avec 4
entités graphiques dont 2 représentations de bisons assez mal conservées. Une
autre représentation est d’interprétation délicate. Ces figures sont
attribuable au Magdalénien, comme celles des deux
autres cavités présentées dans l’ouvrage.
Ces trois grottes ornées, bien que dimensions modestes, constituent une unité
géographique. La grotte d’Etxeberri, avec ses 19 animaux et 67 entités
graphiques non figuratives, peut être rapprochée des grottes d’Oxocelhaya, de
Santimamiñe ou d’Urdiales.
Malgré une grande
différence quantitative des représentations graphiques ainsi que des volumes
souterrains, les grottes ornées du massif des Arbailles proposent une
organisation similaire du dispositif pariétal.
Les trois grottes s’intègrent au sein de caractéristiques techno-stylistiques
développées entre le Magdalénien moyen et le Magdalénien supérieur dans la
région cantabrique, les Pyrénées et la Dordogne.
Cordialement,