Préhistoire au congrès national de spéléologie
Le congrès annuel de la FFS (Fédération Française de Spéléologie) c’est déroulé cette année dans notre Sud-Ouest, aux Eyzies de Tayac (Dordogne).
Donc : la Préhistoire était forcément au rendez-vous.
NOUS AVONS ÉCOUTÉ
Plusieurs interventions seront à la pointe des recherches scientifiques en cours, telles celle de L. Barriquand sur les états biologiques des parois des grottes, et celle de D. Genty sur la recherche des anciens climats par l’étude des stalagmites
Quand on pense au lien entre spéléologie et préhistoire, on pense aux grottes bien sûr, mais surtout aux découvertes de gisements archéologiques faites dans des grottes, lors de recherches ou de désobstructions par des spéléologues
Mais on ne pense pas à ce lien, tout aussi important, qui est celui de la recherche scientifique, la recherche fondamentale. Et on en a eu deux exemples frappants, majeurs, présentés lors de ce congrès, avec les interventions de L. Barriquand et de D. Genty.
Des recherches de pointe, menées par des spéléologues karstologues, et dont les résultats sont indispensables à la connaissance de notre préhistoire
Deux jours durant, deux séries de conférences étaient présentées en parallèle. L’une d’entre elles, qui présentait neuf séquences (8 conférences et 1 film) se déroulait au Musée National de Préhistoire, sur le thème de :
𝙇’𝙊𝙙𝙮𝙨𝙨𝙚́𝙚 𝙚́𝙘𝙤𝙣𝙤𝙢𝙞𝙦𝙪𝙚 𝙙𝙪 𝙠𝙖𝙧𝙨𝙩, 𝙙𝙚 𝙡𝙖 𝙥𝙧𝙚́𝙝𝙞𝙨𝙩𝙤𝙞𝙧𝙚 𝙖̀ 𝙣𝙤𝙨 𝙟𝙤𝙪𝙧𝙨.
Deux conférences ont clairement abordé l’aspect économique : celle de V. Jantes et celle T. Pélissié ; et une troisième, celle de M. Dachary, la effleuré, tant sous l’aspect moderne de l’exploitation touristique, que sous l’aspect préhistorique de l’exploitation de gîtes de silex.
De l’usage des termes
Odyssée
Soit : l’histoire de l’Homme et du karst est une longue histoire (très longue), et un peu mouvementée. Mais pas vraiment une aventure. Et il n’y a rien d’épique.
À utiliser des termes, (en abuser ?), à des fins louables de promotion, ne les dénature t’on pas, ne les appauvrit-on pas ?
La grotte des Furtins, des utilisations et des intérêts multiples du Paléolithique moyen au XXIe s
Une présentation de Lionel Barriquand.
Reprise de l’annonce de la conférence.
La grotte des Furtins (Berzé-la-Ville, sud-Bourgogne) a été fréquentée par des groupes humains préhistoriques. Les premiers y ont laissé quelques outils en silex caractéristiques du Paléolithique moyen, ainsi que des fragments de chaille qui semblent avoir été utilisés de manière opportuniste. Il s’agissait probablement de Néandertaliens. Des ours des cavernes profitaient aussi de la cavité pour hiverner. Plus tard, des Homo sapiens s’y installent avec leurs outils magdaléniens en silex, en os et en ivoire. Au cours de l’Antiquité la cavité est divisée en deux parties par la construction d’un mur monumental, dont on ignore la fonction. Durant le Haut Moyen-Âge elle est utilisée comme bergerie jusqu’à ce qu’une partie de sa voute s’effondre. Toutefois elle enregistre encore une présence humaine au cours du 16e siècle. Était-elle alors utilisée comme refuge ?
Vers 1860-70, H. de Ferry (un des précurseurs de la Préhistoire) l’achète. En 1938-1939, la spéléologie se démocratise. Les membres de la section du Club Alpin de Mâcon y pratiquent cette nouvelle activité. De 1945 à 1948 A. Leroi-Gourhan y établit son école de fouille, avec des travaux d’envergure, pluridisciplinaires, qui mettent en place les fondements de l’équipe scientifique qui l’accompagnera pendant plusieurs décennies. Dans cette cavité, il est un des tout premiers en France à coordonner les éléments des sols d’occupations dans les trois directions de l’espace.
En 2018 une approche scientifique multidisciplinaire de la cavité débute (ré-étude des collections, étude des archives, topographie, géophysique, biospéléologie, datations…). Les membres de l’équipe qui se constitue utilisent la grotte comme un laboratoire pour faire avancer les connaissances sur la cavité mais aussi tester de nouvelles techniques afin de mieux appréhender les évolutions du milieu souterrain dans le temps. En 2024, la grotte des Furtins fait l’objet d’un arrêté de zone de protection de biotope.
Après une présentation classique de la grotte des Furtins, qui est bien loin de notre Sud-Ouest, L. Barriquand, à notre surprise, a obliqué sur un autre sujet :
Les états de surface des parois rocheuses des grottes. L’étude des films biologiques qui les recouvrent. L’étude des bactéries qu’on y retrouve, l’étude de leurs impacts.
Un sujet absolument essentiel pour la conservation des grottes ornées.
Par ricochet, un sujet important pour l’étude de l’art pariétal.
On s’est ainsi trouvés à l’avant-garde des recherches.
En finir avec le « mondmilch »
Mondmilch veut dire « lait de lune ».
Qui humour, poésie
Comment, dans notre microcosme de passionnés, ce nom a-t-il conquis la planète ?
Ce nom charmant a perturbé la connaissance des grottes depuis un siècle.
En effet, il amalgame des choses très différentes
On aurait dû appeler ça les roches molles
Ses divers modes de formation sont totalement différents, non rien à voir l’un avec l’autre
À la croisée de la géologie et de la conservation des grottes
Histoire : la méconnaissance de sa nature a conduit avait conduit à grouper sous un nom unique des choses différentes, qui n’avaient que quelques similitudes d’aspect apparent.
Aujourd’hui, ce regroupement sous un même nom s’avère être un amalgame qui est peut-être devenu préjudiciable
il pourrait continuer à être utilisé en tant que terme générique
– quoique
Il peut continuer à être utilisé en tant que terme pour le grand public
– quoique bien peu de gens l’ont entendu et moins encore ne savent ce dont il s’agit
Concilier spéléologie et enjeux archéologiques : la convention entre le ministère de la Culture et la Fédération Française de Spéléologie
Une présentation de Xavier Margarit.
Reprise de l’annonce de la conférence.
La spéléologie et l’archéologie partagent un intérêt commun pour le monde souterrain. Nombreuses en France sont les grottes, notamment préhistoriques, parmi les sites archéologiques les plus renommés, et plusieurs découvertes de ce type ont été réalisées par des spéléologues. Les cavités naturelles, en effet, présentent la particularité d’offrir des conditions remarquables pour la conservation de vestiges sur de longues périodes. C’est pourquoi le ministère de la Culture et la Fédération Française de Spéléologie ont signé en 2018 une convention pour développer leurs relations et mettre en commun leur savoir-faire. Ce partenariat a conduit à la création d’un groupe de travail et à la mise en place de formations destinées aux archéologues et aux spéléologues. Ces actions visent à mieux comprendre et partager les bonnes pratiques et les attentes respectives des deux disciplines, notamment en cas de nouvelles découvertes. Elles se donnent pour objectif de construire une relation d’apport mutuel, dans l’intérêt de l’étude, de la connaissance et de la préservation des sites.
La couverture du « Guide des bonnes pratiques », conçu et édité par les services du Ministère de la Culture. Le titre a un aspect moralisateur. Le public destinataire n’est pas clairement ciblé : parfois agents ; parfois une série de conseils ou directives à l’adresse des spéléologues qui fréquentent et découvrent, parfois une série de présentation d’informations à l’adresse d’un « grand public » curieux. Le contenu présente des conclusions affirmées qui ne révèlent pas la richesse des débats qui ont conduit à son élaboration.
Ce « guide », qui reflète la déontologie du jour, sera rapidement très « daté ».
reprend des poncif et clichés du microcosme qui fréquente les grottes
En tout état de cause il est utile, car il regroupe et synthétise les différents aspects des politiques conservatoires des grottes ornées
Et au centre de ces deux milieux : la réglementation et l’administration
L’ouverture au public de sites paléolithiques originaux : un défi à la croisée de la conservation, de la recherche et de la médiation
Une présentation de Victor Jantes.
Reprise de l’annonce de la conférence.
Le Centre des monuments nationaux a en charge près d’une dizaine de sites paléolithiques en vallée Vézère, presque tous ouverts au public. Il s’agit non seulement d’assurer la conservation de ces sites remarquables (Font de Gaume, Combarelles, Le Poisson ou encore Cap Blanc), mais aussi de favoriser les nouvelles études scientifiques pour la transmission et la diffusion des connaissances auprès du plus grand nombre. L’utilisation de nouveaux outils technologiques pour mieux mesurer et contrôler le climat souterrain ainsi que les progrès énormes réalisés en termes de photogrammétrie et de numérisation permettent d’appréhender ces monuments ainsi que leur environnement immédiat sous un angle nouveau. Préservation, études, médiation et valorisation doivent trouver, en toute cohérence, le parfait équilibre.
V. Jantès nous présente rapidement, mais avec bien des points de détail, les sites préhistoriques de la vallée de la Vézère, gérés par le CMN (Centre des Monuments Nationaux) qui assure le suivi et la gestion de la plus part des Monuments Historiques qui sont propriété de l’État.
On y aprend par exemple que le cumul de fréquentations sites ou 32000
D’autres sujets auraient aussi pu être intéressants
– Une étude de clientèle : en patrticulier pour ces sites à très faible fréquentation (ferrassie, Moustier, Poisson, Laugerie Haute, …) qui vient les visiter ?
– Combler ces journées où « il faut faire quelque chose, ou bien il faut cocher sa liste de sites qu’on a « faits » ? Des gens sont-ils venus aux Eyzies spécialement pour voir le site ?
En plus des grottes des Combarelles, de Font-de-Gaume, et de l’abri du Cap Blanc, le Ministère de la Culture a retenu de proposer au public de voir des sites que seuls les spécialistes auraienrt demandeé de visiter. couverture du « Guide des bonnes pratiques », conçu et édité par les services du Ministère de la Culture. Le titre a un aspect moralisateur. Le public destinatai
dont seuls les spécialistes auraient demandé la visite. édité par les services du Ministère de la Culture. Le
Un choix idéologique. Un choix économique que
Quand, où, comment, qui et pourquoi si loin sous terre ? Ou l’appropriation préhistorique du milieu souterrain
Une présentation de Jacques Jaubert.
Reprise de l’annonce de la conférence.
La thématique dite de la ‘paléospéléologie’, néologisme proposé par le regretté François Rouzaud dès la fin des années 1970 a permis de formaliser un nouveau champ disciplinaire qui a connu un regain d’intérêt avec les travaux toujours en cours à la grotte de Bruniquel. Donc l’arrivée de Néandertal comme acteur d’une fréquentation du milieu souterrain. Auparavant, le curseur était en effet bloqué à la fréquentation des grottes dites ‘ornées’ du Paléolithique récent.
Après quelques rappels terminologiques et une allusion à l’historique des travaux, nous évoquerons les méthodes d’étude actuellement déployées pour mener de telles études.
Nous proposerons ensuite une revue documentaire des incursions humaines en grottes éloignées de la lumière du jour. Ceci pour la longue période dite du Paléo-Mésolithique, donc depuis les Néandertaliens anciens (175 000 ans) jusqu’à la fin des chasseurs-cueilleurs d’Europe et les Mésolithiques (7 000 ans avant le présent). Outre les Néandertaliens, on y croisera les Aurignaciens de Chauvet, les Gravettiens de Cussac, les Magdaléniens du domaine pyrénéo-cantabrique sans oublier les Mésolithiques de Saint-Marcel. Cette chronique n’éludera pas les périodes inégalement documentées à l’exemple du Solutréen.
Nous conclurons en tirant les fils des interprétations de cette fréquentation hypogé qui échappe au quotidien alimentaire ou technique de ces groupes de chasseurs-cueilleurs puisqu’il s’agit de témoignages sociaux, sépulcraux, spirituels voire mythologiques.
C’est peut-être le titre de la conférence ; c’est plus probablement le nom du conférencier, qui ont fait que cette conférence fut, de loin, la plus suivie de toutes.
De l’exploration spéléologique à la découverte de la grotte Chauvet
Film de Eliette Brunel. 33 mn.
Reprise de l’annonce du film.
Spéléologues passionnés, Éliette Brunel, Jean-Marie Chauvet et Christian Hillaire, sensibilisés à l’archéologie et à la préservation de ce milieu souterrain si fragile, partagent depuis les années 70 leurs découvertes avec leurs amis et les scientifiques.
Le dimanche 18 décembre 1994, le trio revisitait une fois encore une petite cavité dans les falaises du Cirque d’Estre situées en Ardèche, sur la commune de Vallon-Pont-d’Arc.
Dans le film, Éliette convie les spectateurs à vivre l’incroyable découverte de ce fabuleux sanctuaire paléolithique en leur proposant de suivre leur progression dans la grotte ornée lors de leurs premières explorations.
Les images et les séquences vidéo « historiques » révèlent l’immensité des salles et les passages empruntés par les trois inventeurs.
La révélation de ce remarquable trésor archéologique allait bouleverser leur vie.
Ce film dont le scénario élaboré par Eliette avec les images de Jean-Marie et monté en collaboration avec deux amis spéléologues Daniel Chailloux et Véronique Massa Moureu vous fait partager toutes ces merveilles.
Toujours motivés, ils poursuivent encore aujourd’hui leurs campagnes de recherches dans le monde souterrain. En 2001, ils découvrent une nouvelle technique de représentation pariétale qu’ils baptiseront « l’art en creux ».
L’objectif de faire partager l’émotion d’une magnifique découverte est tout à fait louable. L’insérer dans une vie de passions l’est tout autant.
Mais redoutable était le challenge de vouloir amalgamer l’expression de ces émotions, avec des bribes de l’histoire individuelle de 3 personnes, et avec la petite histoire d’une découverte.
Et presque illusoire était la tentative de transférer ces émotions individuelles en émotion collective, de 3 personnes en l’occurrence.
Les survols, et aller-retours appuyés sur les très belles images de J.M. Chauvet, méritent, à eux seuls, de regarder le film.
Plus gênant scientifiquement est la présentation de la découverte « d’Art en creux ». Il ne s’agit pas là d’une expression imagée offerte aux poètes ou philosophes de l’art. Il s’agit, au seul premier degré, de roches qui auraient été sculptées en les creusant. Ce constat n’emporte pas l’adhésion de la communauté scientifique.
Variations climatiques passées et récentes dans la grotte de Villars, Dordogne
Une présentation de Dominique Genty.
Reprise de l’annonce de la conférence.
Les spéléothèmes (stalagmites et planchers stalagmitiques essentiellement utilisés) enregistrent les variations du climat avec une grande précision. Plusieurs stalagmites issues de la grotte de Villars, trouvées brisées naturellement dans le réseau sauvage de la cavité, révèlent l’existence d’événements climatiques passés de grande amplitude au cours des derniers 130000 ans. L’image des variations climatiques retrouvées à Villars est conforme à celle issue des carottes marines et de carottes glaciaires, avec cependant des différences liées au climat local. Équipée depuis plus de trente années avec des capteurs environnementaux (température, CO2, pression atmosphérique, débits sous stalactites) la grotte de Villars révèle des tendances climatiques modernes liées au réchauffement climatique global.
Et avec dune aussi grande prcision, à un coût beaucoup moindre, et souvent en lien direct avec des présences et activités humaines le travil insuflé
Et surtout de magnifiques photographies
Et un cahier central de magnifiques photographies, qui donnent envie de les découper pour les encadrer sur les murs
Et, absolument exceptionnel : ce sont ces œuvres d’art qui ont servi d’échantillons, observés, incisés, réduits en poudre, pour élaborer le connaissance de ces climats anciens, préhistoriques
ISBN – 979-10-95208-32-7
Et une introduction d’un prix nobel (excusez du peu !)
Cette conjonction de photographies de haute qualité esthétique, voire presque émotionnelle, de découverte scientifique tant en termes de méthodes que de résultats
Les phosphatières du Quercy, une odyssée industrielle, scientifique et touristique
Une présentation de Thierry Pélissié.
Reprise de l’annonce de la conférence.
Au sud des Causses du Quercy, les phosphatières constituent un ensemble karstique particulier. Anciennes grottes tropicales comblées de phosphate entre 50 et 20 millions d’années avant notre ère, elles ont fait l’objet d’une exploitation intense au XIXème siècle. Dans le contexte d’une ruée européenne vers ce précieux engrais, une partie du phosphate provenait d’ossements fossiles irrémédiablement broyés. Fort heureusement l’âge d’or industriel fut très bref et les gisements paléontologiques partiellement épargnés. Des millions de fossiles, très diversifiés, parfaitement conservés, parfois même à l’état de momies naturelles, s’y succèdent sur 30 millions d’années. Un ensemble unique au monde, à la base de la labellisation Géoparc mondial UNESCO des Causses du Quercy, qui livre encore chaque année gisements et fossiles inédits. Les scientifiques y décryptent les interactions complexes entre biodiversité, changement climatique et espèces invasives. En sus de leur immense intérêt patrimonial, ces cavités forment aujourd’hui un monde étrange, oasis de fraîcheur à la lisière entre lumière et monde souterrain. On peut les découvrir aux phosphatières du Cloup d’Aural à Bach (Lot).
Ce
Bien évidemment, on est bien loin de la Préhistoire
Bien trop ancien pour ces remplissages de grottes contenant des restes d’animaux de l’ère tertiaire.
Bien trop récent pour la courte et passionnante épopée industrielle des 19è et 20è siècles.
Mais c’était très bien construit. On avait par moments le sentiment de regarder un film, avec la voix « off » de T. Pélissié commentant les images, un peu comme du temps du cinéma muet.
Bien évidemment, on est bien loin de la Préhistoire
Bien trop ancien pour ces remplissages de grottes contenant des restes d’animaux de l’ère tertiaire,
Bien trop récent pour la courte et passionnante épopée industrielle.
Mais c’était très bien construit. On avait par moments le sentiment de regarder un film, avec la voix « of » de T. Pélissié commentant les images, un peu comme du temps du cinéma muet.
La grotte de Rouffignac : Entre connaissances acquises, découvertes récentes et accueil du public
Une présentation de Morgane Dachary.
Reprise de l’annonce de la conférence.
La grotte de Rouffignac, longtemps connue comme grotte de Miremont, est une des cavités périgordines les plus anciennement évoquées dans la littérature. Fréquentée de tout temps, décrite dès le XVI° siècle, cartographiée au XVIII°, son intérêt archéologique n’a pourtant été définitivement reconnu qu’en 1956. Depuis sept décennies, elle fait l’objet de nombreuses recherches grâce auxquelles nous disposons aujourd’hui d’une bonne connaissance du site.
Pour autant, si la dimension spéléologique ne garde probablement plus de secret majeur, cette grande caverne offre encore un potentiel en termes de recherches archéologiques. Nous mettrons l’accent sur deux types de travaux récents : la découverte et l’étude de nouvelles figurations pariétales paléolithiques et la mise en évidence de l’exploitation des silex du calcaire encaissant comme matière première au Mésolithique.
Ouverte à la visite depuis 1959, la grotte de Rouffignac reçoit environ 60 000 visiteurs annuels, attirés à la fois par la découverte du milieu souterrain et par celle d’un art paléolithique spectaculaire. L’année 2025 marque un tournant dans l’organisation de la visite guidée, qui intègre désormais la présentation de deux fac-similés de secteurs ornés jamais aménagés, parce que trop difficiles d’accès et trop fragiles. Nous consacrerons un troisième focus à la réalisation de ce projet.
L’intervention de M. Dachary respectait strictement le fil de l’annonce qui en avait été faite : 3 points d’actualités.
1er point
Récentes découvertes d’art pariétal magdalénien
Oh ! … pas de grandes œuvres artistiques. Mais des figures animales gravées, et un peu de pigment, dans des galeries connues et déjà beaucoup explorées. Sans cesse, même les grottes ornées plusieurs fois étudiées ont de nouvelles choses à montrer à de nouveaux yeux ou quand on sait générer de nouveaux angles regards.
2ème point
De nien
es carrières sont connues depuis plus de 50 ans. 2ème point
3ème point
Nouveaux fac-similés offerts au public
M Dachary a signalé la réalisation de fac-similés de 2 panneaux ornés de la grotte. Ce sont deux ensembles qui ne sont pas ouverts au public et ne le seront certainement jamais, entre autres pour des raisons de difficulté d’accès.
à la fois parce qu’elle a lieu dans la grotte mais aussi parce qu’elle est intégrée à la visite de la grotte. Quand le public accède à ces panneaux, il est encore imprégné de la grotte.
Cela rapelle la copie d’un modelage de bison magdalénien en argile, que René Gailli présentait aux visiteurs sous un plafond bas du fond de la grotte de Bédeilhac (Ariège
Les copies des deux panneaux ornés, installées dans l’entrée de la grotte, sont présentés au public en fin de visite.
Pister les Préhistoriques dans la grotte d’Aldène…
Une présentation de Philippe Galant.
Reprise de l’annonce de la conférence.
Située sur le versant méridional de la Montagne Noire, avec ses 13 km de galeries, la grotte d’Aldène constitue le plus grand réseau spéléologique du Minervois. L’histoire de cette caverne est riche d’un passé multimillénaire.
Depuis les faunes du Pléistocène, jusqu’aux longs parcours souterrains des groupes préhistoriques, la grotte est ponctuée de nombreux vestiges, aussi rares qu’extraordinaires. Parmi ceux-là, les impacts de torches associés aux empreintes de pas humains d’il y a 8.000 ans constituent des traces exceptionnelles qui racontent une histoire que les archéologues essaient de déchiffrer à grand renfort de technologies modernes.
Mais une autre aventure est survenue : et si des populations contemporaines arrivaient aussi à faire parler ces traces avec une autre approche plus sensorielle ? La confrontation directe sur le site, entre chercheurs européens et pisteurs namibiens, raconte une nouvelle histoire spéléologique, constituant une nouvelle aventure humaine qui vient se rajouter à la longue histoire de l’Aldène …
Après un survol de l’histoire de la grotte d’Aldène, P. Galant, d’une voix forte, incisive, nous a emmenés accompagner une famille mésolithique dans un voyage souterrain.
30 mètres d’une piste d’empreintes vivantes, associées à des charbons de bois, au sol ou sur les parois, dont l’étude participe à raconter l’histoire, l’aventure souterraine vécue il y a environ ans.
Mais surtout une présentation chaude, humaine, de cette vingtaine de personnes, à majorité d’enfants, de cette sorte de « famille » (l’expression est de P. Galant). Comment ils explorent, comment ils marchent vers le fond, et courent presque au retour. Comment toutes ces empreintes de gestes et vestiges de charbons de bois permettent de lire cette histoire. Un travail de l’archéologue, collant aux témoignages, ne digressant pas sur les pourquoi ? Que faisaient-ils là ?
En finir avec les « mouchages » de torches
On a pu voir dans la littérature « ils mouchaient les torches pour les raviver.
Quand on connait pG, sa rigueur parfois cassante, sa volonté de coller aux faits, on s’est trouvés plus que surpris de voir comment 3 b
Si vous êtes informé d’une conférence de P. Galant : n’hésitez pas : il y aura du tonus.
Le contenu est solide … et on ne peut pas s’endormir.
Rédaction Y. Le Guillou
Rédaction Y. Le Guillou
L’association « Préhistoire du Sud-Ouest » est entièrement
indépendante de la Mairie de Cabrerets. Nous remercions la commune, ses
élus, et la direction du centre du Pech Merle de leur soutien sans
faille.