Bravo à tous ces organisateurs pour une journée réussie, tant sur le fond et la qualité des interventions, que pour le cadre et l’accueil.
Et remerciements à Catherine Roudet qui est clairement apparue comme la cheville ouvrière de la journée.
À midi, un plateau repas offert a nourri les participants qui s’étaient inscrits à l’avance. Et la configuration des lieux a permis de nombreuses discussions à bâtons rompus.
Bravo pour le principe de la journée thématique. Il y avait environ 200 personnes, donc tout autant de passionnés. Le choix du thème « Les grottes ornées » n’y est pas pour rien.
Conférence / présentation par Stephane PETROGNANI
On a eu droit à une présentation intéressante, et parfois même passionnante, surtout quand elle se trouvait sous l’emprise de l’émotion à fleur de peau du présentateur.
S. Petrognani indique qu’il réalise des relevés en plusieurs phases : un relevé géomorphologique, sur lequel il superpose un relevé dit « taphonomique », pour finir ensuite par un relevé des tracés.
S. Petrognani revient à plusieurs reprises sur un point qui d’évidence lui tient à cœur : la remise en cause de l’ancienne hypothèse qui voudrait que la grotte ait été le lieu de deux phases de dessin, séparées de plusieurs millénaires, mais aussi assez nettement séparées dans l’espace de la grotte. Il va apporter des éléments apparemment parlants, touchant à des caractéristiques de style, presque de main d’auteur, mais aussi à des superpositions de traits de gravure qui contredisent la chronologie préhistorique que H. Breuil avait proposée.
S. Petrognani semble s’orienter vers une attribution au Gravettien d’un ensemble homogène.
Brigitte Delluc, présente dans la salle, a proposé à S. Petrognani, soudain sans voix, de lui remettre des notes et archives de terrain produites avec G. Delluc dans la galerie « inédite » de la grotte de la Mouthe, il y a plus de 40 ans. Applaudissements spontanés de la salle.
Exemples de caractéristiques de style : angles entre fesses et queue ; largeurs et perspectives des cornes.
Anecdote : outrages des Hommes modernes
S. Petrognani nous a rapidement parlé de dégâts modernes subis par la grotte. Il a rappellé qu’outre les aspects esthétiques, ces dégradations posent des problèmes aux chercheurs qui doivent fréquemment consacrer du temps à tenter de séparer les impacts modernes des impacts préhistoriques.
Outre les classiques graffitis, on note à la Mouthe :
– Des gravures préhistoriques dont le fond de trait est souligné par de la couleur destinée à mieux les faire ressortir lors des photographies. Pire encore, H. Breuil aurait noirci les fonds de trait en tentant d’estomper ce qui avait été surligné en rouge par E. Rivière. Cette pratique, visant à rehausser les fonds de traits gravés, pour mieux les photographier, avait donc été, si ce n’est initiée, du moins appliquée, par les « Maîtres ».
– L’impact des moulages en plâtre réalisés pour l’Exposition universelle de 1900. Les armatures, probablement des liteaux de bois appuyés contre la paroi, ont dessiné et parfois incisé un carroyage sur les dessins.
Rédaction Y. Le Guillou
L’association « Préhistoire du Sud-Ouest » est entièrement indépendante de la Mairie de Cabrerets. Nous remercions la commune, ses élus, et la direction du centre du Pech Merle de leur soutien sans faille.