Retour de conférence

Journée départementale de l'archéologie de la Dordogne organisée par le PIP, le CD 24, et le SRA Aquitaine, le 1 décembre 2024 aux Eyzies-de-Tayac.

Bravo à tous ces organisateurs pour une journée réussie, tant sur le fond et la qualité des interventions, que pour le cadre et l’accueil.

Et remerciements à Catherine Roudet qui est clairement apparue comme la cheville ouvrière de la journée.

À midi, un plateau repas offert a nourri les participants qui s’étaient inscrits à l’avance. Et la configuration des lieux a permis de nombreuses discussions à bâtons rompus.

Bravo pour le principe de la journée thématique. Il y avait environ 200 personnes, donc tout autant de passionnés. Le choix du thème « Les grottes ornées » n’y est pas pour rien.

Valorisation des sites et des collections

Mise en place d'un parcours de médiation numérique, physique et stimulant à Laugerie-Basse.

Présentation par Pierre CROIZET

Cet exposé fut une présentation sérieuse et argumentée d’un aménagement et de son ouverture au public sur le site de Laugerie-Basse.

La moitié du public était hérissée, dans un silence fataliste ou désespéré. L’autre moitié s’interrogeait : épiphénomène ou changement des mœurs, voire du sens des choses. Que sont ces modes muséographiques dont on ne sait si elles sont très éphémères ou amenées à s’inscrire dans le temps et dans l’esprit ?

On pourrait passer sans commentaires à la page suivante, comme beaucoup le font. Mais non. Donc quelques aspects des réflexions engendrées par ces évolutions techniques, et peut-être idéologiques, sont caricaturalement présentés ici, parfois sous forme de question.

Quoiqu’il en soit : le sujet est complexe et mal maîtrisé de tous. Il déborde largement du cadre de la Dordogne et de la Préhistoire.

Pourquoi ouvrir Laugerie-Basse au public ?

On connaît, en préhistoire, d’autres sites touristiques, créés de toutes pièces, dans un endroit où « il n’y a rien à voir ou presque » et où on souhaite montrer des choses passionnantes qui peuvent y être associées. On peut citer la grotte du Chaffaud dans la Vienne, ou l’espace des grottes de Labastide dans les Hautes-Pyrénées, et plus proche de Laugerie : l’Abri Cro-Magnon.

Il faut offrir au public ce qu’il attend, ce qu’il « veut ».

Peut-être. Mais, en tout état de cause, n’est-ce pas une vision un peu restrictive de ce que pourrait être une médiation ?

Si on veut donner aux gens le « ce qu’ils veulent » : a-t-on besoin de les faire venir à Laugerie-Basse ?

Intéressante liste de ce que veut le public :

 – Immersion … pendant un temps, ne plus penser à autre chose.

 – Sensation … par le contact physique (avec les objets présentés).

 – Émotion … par le partage avec les personnes présentes.

Offrir au public ce qu’il attend : « physique et stimulant » :

Tripoter des objets : soit : la communication multi-sensorielle est recevable.

 – Toucher un appareil photo (réflex 24/36) et une truelle.

 – Passer ses doigts sur un harpon magdalénien imprimé en 3D dans une résine plastique.

 – Palper la Vénus impudique de Laugerie-Basse :

L’original fait 8 cm de long. Un peu petit pour établir un contact « physique et stimulant ». Alors on l’a agrandie, par 3 semble-t-il. Pourquoi 3 ? Taille de la main ? De la vitrine ?

Si on veux faire palper de la Vénus paléolithique, on a 2 choix : la taille originale : 8 cm, ou la taille humaine de l’ordre peut-être de 1,80 m moins la tête.

Il y a peut-être là une idée de muséographie et un marché … mais pas à Laugerie-Basse, et plutôt avec les Vénus gravettiennes.

Le comité scientifique de l’exposition

 – L’exposant a souligné les bonnes relations qu’il avait eues avec le comité scientifique.

 – C’est agréable d’en faire partie. On peut parfois influer sur les réalisations. Et il y a l’autosatisfaction de voir ses compétences reconnues, souvent avec raison.

 – Et au bout du compte, quoi que l’on cautionne : que ce soit en connaissance de cause.

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Qu’en est-il du respect de la personne quand on l’invite, qui plus est en payant, à venir tripoter un appareil photo, une truelle, et une Vénus en plastique ?

Et pourtant, les Magdaléniens caressaient peut-être leur Vénus de 8 cm de haut.

Mais Laugerie-Basse c’est aussi une impressionnante coupe de fouille. Et c’est aussi une riche collection d’œuvres d’art dispersées dans des musées.

Rédaction Y. Le Guillou

Préhistoire du Sud-Ouest

Musée du Pech Merle

46330 – CABRERETS

prehistoiredusudouest@gmail.com

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